Le Château du Feuga, 8 siècles d’histoire

Thierry a passé l’essentiel de sa carrière dans l’industrie du logiciel, à Paris puis à Boston où il a fondé une famille avec Valérie en 2002.

Rêve de toujours, ils ont cherché en 2012 une belle demeure dans le sud ouest de la France avec des critères bien précis tels que le charme, l’authenticité, l’espace, la luminosité et surtout la localisation chère à leur nouvelle culture.

Avec trois jeunes filles américaines, et soucieux de la pérennité de leur investissement, ils ont cherché les meilleures écoles, la présence d’une communauté variée, et surtout internationale, et enfin la proximité des axes de communication terrestres et aériens.

Après d’innombrables visites virtuelles et quelques visites physiques, ils sont tombés amoureux du Château du Feuga. La découverte de l’origine de Curious Georges au Feuga aura fini de convaincre Margaux, Mazarine et Alix tant elles ont lu et vu de belles histoires toute leur enfance.

Conscients de l’extrême privilège qu’ils ont de profiter d’une telle propriété, ils travaillent depuis plus de dix ans à maintenir, améliorer et développer, avec l’aide inestimable de Didier et de nombreux artisans locaux, ce qui demeure un élément patrimonial important du Gers et surtout un lieu tout à fait unique.

Ils prennent plaisir à partager leur propriété lors de différents événements et au travers de locations saisonnières qui les aident à financer l’entretien de ce beau patrimoine.

21e siècle
Le deuxième renouveau

Le Château de Feuga a été restauré en profondeur et avec goût en 2000 par Shelagh Jones, ancienne assistante de Sir Paul Mc Cartney, et son mari, le célèbre architecte Christopher Stedman.

Éliminant les ajouts récents indésirables, redistribuant les fonctions des pièces autour de son entrée centrale et de son escalier en pierre, préservant et récupérant les matériaux les plus nobles, recherchant les meilleurs appareils électroménagers à l’échelle internationale, faisant appel à des entrepreneurs en monuments historiques, Christopher et Shelagh n’ont pas seulement préservé des siècles d’authenticité, ils ont maximisé l’habitabilité de la demeure et lui confèrent en outre ces senteurs toscanes, si uniques dans cette partie de la Gascogne.

Contrairement à la plupart des autres propriétés des environs, Le Feuga est un véritable joyau caché qui offre une vue préservée à 360° s’étendant jusqu’aux Pyrénées. Shelagh et Christopher ont développé un cadre magnifique qui se fond parfaitement dans des paysages à couper le souffle. Un jardin à la française, des essences rares, de beaux champs, une piscine très romantique, des fontaines et de nombreuses terrasses pour manger et se détendre prolongent parfaitement l’intérieur lumineux pour offrir le « bien-être » le plus complet dont on puisse rêver.

Plus récemment, le célèbre homme d’affaires britannique Peter de Savary a développé la propriété en ajoutant du terrain et de nombreux autres équipements, parmi lesquels un portail en fer typique, des lumières extérieures et une roseraie de style anglais.

20e siècle
La naissance de Georges le petit curieux

Vivant au cinquième étage de l’hôtel Terass dans le quartier artistique parisien de Montmartre, Margret et Hans Augusto (H. A.) Rey commencent à créer des livres pour enfants pendant leur temps libre.

Hans dessine les illustrations et Margret aide à écrire les histoires. Le couple s’était marié à Rio de Janeiro en 1936, avait passé sa lune de miel à Paris et, ayant pris goût à la ville, avait décidé d’y rester. Margret travaille comme rédactrice et Hans comme illustrateur et dessinateur indépendant. Un des premiers ouvrages, Raffy and the 9 Monkeys, est publié en Angleterre et en France (Rafi et les Neufs Singes) en 1939. Il raconte l’histoire d’une girafe solitaire, Raffy, qui accueille une famille de singes chez elle.

Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Margret et Hans quittent temporairement Paris pour le village isolé de Saint-Mézard. Ici, ils commencent la première histoire de Curious George alors qu’ils séjournent dans une tour du Château du Feuga où ils passent les quatre mois suivants, hébergés par leur ami de longue date, le médecin allemand Walter Katzenstein. L’histoire, intitulée Fifi : les aventures d’un singe, raconte les pitreries du plus jeune singe curieux de Raffy et les 9 singes. Il sera plus tard publié aux États-Unis sous le titre Curious George.

À un moment donné de leur séjour, les Rey sont interrogés par le policier du village, leurs accents allemands ayant éveillé les soupçons des villageois selon lesquels ils pourraient être des espions. Les soupçons sont dissipés lorsqu’une perquisition dans leur atelier du château ne révèle que des manuscrits partiellement écrits et les aquarelles désarmantes de Fifi et Whiteblack, un pingouin voyageur et sujet d’une autre histoire que les Rey sont en train de créer.

Les Rey reviennent à Paris en décembre 1939, et Hans poursuit son travail sur les illustrations de Fifi et Whiteblack. Durant l’hiver 1940, alors que la guerre s’intensifie en Europe, ils décident d’émigrer au Brésil, dans l’espoir de rejoindre éventuellement les États-Unis. En avril 1940, ils reçoivent une avance de l’éditeur français Gallimard pour Fifi et deux autres manuscrits, qui s’avérera déterminante pour financer leur fuite d’Europe en mai. Le 14 octobre, la Statue de la Liberté accueille Margret, Hans, Fifi et Whiteblack alors que le SS Uruguay arrive à New York. Les Rey s’installent dans un appartement de Greenwich Village et commencent à chercher un éditeur pour leurs histoires. Ils n’ont pas longtemps à attendre. En novembre 1940, ils signent un contrat avec Houghton Mifflin pour la publication de quatre histoires, dont Fifi : Les aventures d’un singe et Raffy et les 9 singes (rebaptisé Cecily G. et les 9 singes).
Fifi prend un nouveau nom et le singe préféré de tous est imprimé lorsque Curious George est publié en 1941. Les Rey créent six autres livres de Curious George au cours des décennies suivantes.

Révolution française
La première renaissance

Suite à un long déclin financier de la famille d’Esparbes de Lussan, qui se termina avec la Révolution française, le Château de Feuga resta habité pendant environ 40 ans. Le baron Louis Marie d’Arblade de Seailles l’acquiert en 1821 et le renomme Château de Seailles comme l’indique le « cadastre » (carte) Napoléon de 1824 de la Lomagne. Louis Marie d’Arblade de Seailles devient maire de Saint-Mézard en 1823 et 1824.

A cette époque le Château avait encore la forme d’un grand U. Le bâtiment principal que nous voyons aujourd’hui était flanqué du côté ouest d’une extension similaire à celle qui existe encore du côté est. Chaque allée mesurait environ 40 mètres de long. Alors que le bâtiment principal, avec ses deux petites tours à chaque extrémité, avait deux étages, les bas-côtés n’avaient qu’un seul étage avec des ouvertures très hautes et des greniers bas. Le bâtiment principal n’avait probablement aucune ouverture au premier étage pour assurer la sécurité de ses résidents.

Le Château demeure dans la famille Seailles pendant environ un siècle, jusqu’en 1921. Sa petite-fille Marie Louise (1855-1926) épouse Elie de Laborde-Lassalle (1851-1908) en 1879. Au XIXe siècle, de nombreux propriétaires de châteaux désirent le allure médiévale… Le Château de Feuga n’échappe pas à cette tendance, et Elie érige la tour médiévale en 1887 comme le montrent les inscriptions en marbre encore présentes dans le Château. La maison de gardien actuelle a également été construite à l’extrémité du bas-côté ouest du château. Des ensembles d’ouvertures sont apparus au premier étage sud du bâtiment principal tandis que les ouvertures supérieures sont restées fermées, probablement pour des raisons fiscales.

Le Château de Feuga fut ensuite successivement acquis par Monsieur Pardieu en 1921, par la famille polonaise Drys en 1928 et par le Docteur Walter Katzenstein en 1934 qui fut le premier juif à s’installer dans le Gers. Alors que les terrains appartenant au château étaient considérablement divisés, M. Katzenstein a réussi à développer une entreprise d’armagnac de 30 hectares, maintenue en vie pendant encore deux décennies par M. de Ponfilly. Le Château de Feuga est ensuite vendu à Monsieur Bargue en 1971.

On ne sait pas exactement quand la nef est du château a été considérablement réduite en taille. Cependant, nous pensons que l’ajout ouest au bâtiment principal a disparu au milieu du 20e siècle, y compris l’église avec le cimetière, à environ 200 mètres à l’est du château.

1562 – Le Château de Feuga
entre dans la famille d’Esparbes

La famille Esparbès de Lussan est une ancienne maison noble de l’Armagnac en France. Directement issu d’Hugues Capet, son nom est mentionné dans de nombreuses chartes des XIIe, XIIIe et XIVe siècles. L’un de ses membres les plus notables est Louise d’Esparbès de Lussan, maîtresse du futur Charles X de France. La Famille produit deux « maréchaux de France », dix « lieutenants généraux des armes du roi », dix « chevaliers des ordres du roi » « marechaux de camp », des ambassadeurs, des gouverneurs de province, de nombreux « chevaliers de Saint Jean de Jérusalem » dont plusieurs commandants, etc.

François d’Esparbes de Lussan épouse Anne du Verdier, fille de Jean du Verdier, en 1562 et devient propriétaire du Château de Feuga ainsi que co-seigneur de Saint-Mézard. Le Château de Feuga restera dans la famille pendant environ 250 ans

La famille d’Esparbès de Lussan est une ancienne famille noble d’Armagnac dont le nom est mentionné dans un certain nombre de chartes des XIIe, XIIIe et XIVe siècles.

Famille de noblesse d’épée illustrée par des hommes de guerre et par Louise d’Esparbès de Lussan, amie intime de l’épouse du roi Louis XVI. Elle a donné deux maréchaux de France, dix lieutenants généraux des armées du Roi, des maréchaux de camp, des ambassadeurs, des gouverneurs de province, dix chevaliers des Ordres du Roi, des évêques, de nombreux chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, dont plusieurs commandeurs, etc.

Les d’Esparbès de Lussan, barons de Pelletane, de la Motte-Bardigues, de Chadenac, marquis, comtes et vicomtes d’Aubeterre, comtes de Jonzac, de la Serre, marquis d’Ozillac et de Champagnac étaient une illustre et ancienne maison de chevalerie qui florissait dès le XIIe siècle et tire son nom d’une terre nommée en latin de Esparveriis (des Eperviers).

La maison d’Esparbès, Esparvez ou Esparvers a eu pour berceau la seigneurie d’Esparbès, située à peu de distance d’ Auch dans l’ancien vicomté de Fezensaguet et dans le canton français actuel de Mauvezin. Elle joint son nom à celui de la terre de Lussan qu’elle a longtemps possédée (jusqu’au mariage de Jeanne d’Esparbès de Lussan avec Jacques, marquis de Marmiesse en 1617) à 16 km d’Auch, (Gers), dans le canton actuel de Gimont.

Elle compte au nombre de ses premiers membres connus Géraud d’Esparbès qui, en 1150, était prieur de Saramon, et Arnaud d’Esparbès qui, le 4 mai 1162, fait une donation aux religieux de Grand Selve. La branche de Lussan est substituée aux noms et armes des Bouchard d’Aubeterre. Elle passa en Angoumois au XVIIe siècle.

Elle s’est éteinte avec Emmanuel d’Esparbès de Lussan, mort pour la France le 16 août 1870 à Gravelotte.